“Friends to lovers” : comment ce trope a traversé les époques
Le trope friends to lovers, ou “de l’amitié à l’amour”, traverse les siècles sans jamais perdre de son charme. Vous commencez peut-être à le savoir mais ce trope est vraiment mon favoris !
Qu’il s’agisse de lettres échangées dans un roman du XIXᵉ siècle ou de textos complices dans une comédie romantique moderne, cette dynamique touche toujours le cœur des lecteurs.
Mais comment cette façon de raconter l’amour a-t-elle évolué au fil du temps ?
Aux origines : l’amour discret et raisonné des classiques
Dans la littérature classique, l’amour né de l’amitié prend souvent une forme douce et pudique. Les sentiments s’expriment par des gestes retenus, des regards prolongés, des lettres chargées de sous-entendus.
À l’époque, les relations amoureuses sont encadrées par la société : les mariages arrangés, la morale et les convenances limitent les élans passionnés.
Ainsi, l’amour qui germe au cœur d’une amitié devient un moyen d’allier raison et émotion, respect et tendresse.
Quelques exemples marquants :
- Emma de Jane Austen (1815) : l’héroïne découvre tardivement que son meilleur ami, M. Knightley, est l’homme qu’elle aime.
- Anne… la maison aux pignons verts de L. M. Montgomery : une relation d’amitié enfantine se transforme lentement en un amour profond et respectueux.
Dans ces récits, la romance est mûre, réfléchie, fondée sur la confiance : un idéal d’amour stable, souvent associé à la maturité.
XXᵉ siècle : la naissance de la complicité moderne
Avec le XXᵉ siècle, la société évolue, les mœurs s’assouplissent, et la littérature suit ce mouvement. L’amitié entre hommes et femmes devient plus libre, plus naturelle — et donc plus propice à la romance.
Le trope “friends to lovers” devient alors une histoire de complicité, d’humour et de proximité.
On assiste à des récits où les personnages partagent le quotidien, se confient, rient ensemble avant de réaliser qu’ils s’aiment.
📚 Exemples emblématiques :
- Quand Harry rencontre Sally (film, 1989) : la référence absolue du trope moderne.
- Love, Rosie de Cecelia Ahern : deux amis d’enfance traversent les années sans jamais oser s’avouer leur amour.
Ici, la romance devient plus émotionnelle et intime, mais aussi plus frustrante — car le lecteur, lui, sait depuis longtemps ce que les personnages refusent d’admettre.
Aujourd’hui : la réinvention du trope à l’ère numérique
Dans la romance contemporaine, le trope “friends to lovers” s’adapte aux codes d’aujourd’hui. Les amitiés naissent en ligne, se renforcent par messages, appels, ou même dans le cadre professionnel.
Les auteurs explorent désormais des variantes :
- les collègues de travail qui deviennent plus que des amis,
- les colocs qui découvrent des sentiments inattendus,
- les amis d’enfance reconnectés après des années.
📚 Quelques exemples récents :
- People We Meet on Vacation d’Emily Henry
- Roomies de Christina Lauren
- Le Jour où j’ai (re)trouvé l’amour de Jennifer Weiner
- The Cheat Sheet de Sarah Adams
Ces romances modernes valorisent le dialogue, la sincérité, la vulnérabilité. L’amitié y est un socle, pas un obstacle.
Une évolution, mais une essence inchangée
Qu’il soit discret ou passionné, épistolaire ou numérique, le trope “friends to lovers” conserve le même cœur :
L’amour né de la confiance et de la connaissance de l’autre.
C’est ce mélange d’attachement, de complicité et de peur de tout gâcher qui continue de captiver les lecteurs.
Finalement, peu importe l’époque, à mon sens : l’amour qui naît de l’amitié reste l’une des plus belles promesses de la romance.
Et vous qu’en pensez-vous ?
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